photographe Ravmes - modĂšle Brown
Cher toi,
Comment vas-tu ? OĂč divaguent tes pensĂ©es en ce moment ? Mes questions attendent sincĂšrement tes rĂ©ponses mais respectent aussi leur absence.
Sens-toi Ă lâaise.
AprÚs une séance de Kundalini yoga sur le thÚme du silence, l'envie d'explorer avec toi cet horizon s'est naturellement imposée comme le prochain sujet de ma newsletter.
J'ai toujours été trÚs bavarde, une vraie pipelette qui m'a valu de nombreuses punitions à l'école.
Un héritage que je tiens de nombreux membres de ma famille. Chez nous ça parle tout le temps pour tout et rien dire.
Petite, il m'arrivait souvent de parler seule, ce qui inquiĂ©tait ma mĂšre. Les enfants uniques me comprendront et les mamans qui liront ces lignes seront peut-ĂȘtre rassurĂ©es.
Adulte, j'ai découvert que les silences me mettaient mal à l'aise, me pesaient.
L'absence de mots s'apparentait Ă l'absence de vie, Ă une forme de mort dans mon inconscient.
Avec les années, les silences sont devenus trÚs effrayants car ils devenaient bruyants, me faisaient entendre des maux auxquels je ne souhaitais pas faire face.
Je comblais chaque blanc afin de ne pas entendre l'écho de mon intériorité.
Ces premiers mots résonnent-ils en toi ?
Lors de mon cheminement, il m'a été proposé de participer à une retraite silencieuse.
Les deux premiers jours ont été psychologiquement trÚs pénibles.
Ce n'était pas tant l'absence de parole qui me pesait, mais bien les pensées sombres qui envahissaient mon mental.
Pour la premiĂšre fois, j'Ă©tais seule face Ă moi-mĂȘme sans possibilitĂ© de m'Ă©chapper. AprĂšs tant d'annĂ©es Ă les ignorer, toutes ces pensĂ©es pouvaient enfin se faire entendre.
Au bout de deux jours, mon mental s'est calmĂ©âŠ
La lutte s'est arrĂȘtĂ©e lorsque j'ai baissĂ© les armes.
Je me suis laissĂ©e traverser par ce flux et le calme s'est installĂ©. J'avais fait la paix avec moi-mĂȘme. Je flottais dans un bain de plĂ©nitude. Â
J'appelle cela des moments de grĂące, un temps parfois trĂšs court oĂč nous sommes en Ă©quilibre avec le tout.
En une fraction de seconde, ce moment nous échappe et nous retombons dans nos tiraillements intérieurs.
La parole est un niveau d'énergie puissant car elle matérialise notre pensée, lui donne vie mais pas encore forme comme l'action le fait.
En faire bon usage, comme l'évoque Miguel Ruiz dans les 4 accords toltÚques, est important et bénéfique pour soi.
Elle est aussi un merveilleux baromĂštre de notre Ă©tat intĂ©rieur. Plus notre parole sâagite plus elle nous rĂ©vĂšle quâil est temps de se taire et d'Ă©couter notre musique intĂ©rieure.
 Ta mélodie est-elle harmonieuse ou notes-tu des dissonances ?
La peur du silence s'apparente parfois à la peur d'entendre son intuition qui nous chuchote de prendre un autre chemin, celui que nous avons sciemment évité.
Parfois, les voix sont celles de notre mental jugeant, limitant qui nous hurle les pires horreurs.
Quel que soit la voix qui se fait entendre, écoute-la. Tu pourras ainsi faire des choix en conscience.
Aujourd'hui, lorsque les bruits extérieurs m'agressent, que mon ouïe se fait plus sensible, je me retire dans un silence pour déceler ce que je tente de camoufler.
Le silence n'est ni plus ni moins une invitation Ă observer ce qui est et non ce que nous souhaiterions qui soit.
Merci pour ton temps ;
Au plaisir de te lire.
Pipelette également petite, j'ai découvert que j'étais une hypersensible et le silence est mon allié pour retrouver mon équilibre, me retrouver dans mon profond moi...
Le silence fait un bien fou, il nous préserve du bourdonnement lourd et bruyant de la ville.
C'est un retour Ă soi, une connexion et accepter cet ancrage avec son moi profond, accepter de se retrouver face Ă lui.
Parfois on aspire au silence et parfois il pÚse, faut trouver un juste milieu mais nécessaire à notre équilibre.